La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Troisième des Maîtres Inquisiteurs à nous être présenté, Nikolaï n’est peut-être pas le plus charismatique d’entre eux mais il n’en est pas pour autant le moins intéressant, à l’instar d’une enquête dont les enjeux vont crescendo.
 


Il s’agit du troisième tome (sur six) de la série d’heroic-fantasy se déroulant dans l’univers original des Maître Inquisiteurs. Comme beaucoup de séries « concept », les différents tomes sont des histoires pouvant être lues indépendamment les unes des autres avec à chaque fois un changement du héros, du scénariste et du dessinateur. A la différence de ces mêmes séries, on n’a pas affaire ici qu’à des one-shot isolés mais à la construction pièce par pièce d’une intrigue globale. En effet, les cinq premiers albums de la série ont chacun pour héros un Maître Inquisiteur différent mais le dernier album réunira tous ces personnages pour un final qui sera à n’en pas douter épique. Et d’ailleurs les liens commencent à se tisser entre les Maître Inquisiteurs et on entrevoit le fil rouge qui reliera tous les albums.




Mais revenons un peu sur l’histoire en elle-même : pour rappel, le monde sort d’une guerre de mille ans, le Chaos, où la magie a joué un grand rôle destructeur. Pour y mettre fin, un groupe de mages s’est constitué pour remettre de l’ordre et administrer la justice partout où c’est nécessaire : ce sont les Maîtres Inquisiteurs. Mais avec le retour à la paix, c’est le niveau de magie lui-même qui baisse, ce qui affecte les Maîtres Inquisiteurs et en particulier Nikolaï, le héros de cet album.

Nikolaï est un vieil homme, aveugle de surcroit, qui a perdu une bonne partie de sa puissance magique avec la fin de la guerre mais qui en garde suffisamment pour compenser son handicap et continuer à remplir son rôle. Aussi quand il découvre le cadavre gelé d’un pèlerin dans la froide contrée du Petit Gottland, il décide de se saisir de l’affaire et de retrouver le ou les coupables. D’autant plus que les enjeux sont élevés, l’homme assassiné devait participer à un grand pèlerinage où les peuples nains, orcs et humains doivent ramener les puissants artefacts magiques qui leur avaient été confiés à leur légitime propriétaire, le Dragon bleu, afin que celui-ci puisse recouvrir sa puissance et ranimer le grand fleuve dont il est la source. De nombreux pays et peuples dépendent du fleuve pour vivre.



Jean-Luc Istin est le scénariste de ce troisième album. On peut s’étonner qu’en tant que créateur de cet univers, il s’agisse ici de son unique contribution à la série. Plus encore, au lieu de nous faire explorer la capitale ou les grandes institutions de son monde, il choisit de nous en montrer les recoins, les coulisses en quelque sorte, de la région glaciaire du Petit Gottland jusqu’au désert abritant le dragon bleu. Mais ce n’est pas pour autant que l’enquête de Nikolaï est anecdotique, au contraire, d’un simple meurtre le Maître Inquisiteur remonte le fil de ce qui constitue un enjeu majeur pour le monde et nous aide en chemin à mieux l’appréhender. De plus, on commence à comprendre de quelle façon les destins des cinq inquisiteurs sont liés et comment les conditions de leur réunion se mettent en place. Somme toute donc, une enquête plus cruciale qu’on ne pouvait le prévoir au commencement.

Le dessin d’Augustin Popescu est des plus agréables, mettant aussi bien en scène le déchaînement spectaculaire de la magie que le calme contemplatif des divers décors naturels.

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