La bande du 9 : La communaut du 9ème art

Du jour au lendemain, la plus belle des vies peut se transformer en cauchemar. Bruno va se battre jour après jour pour retrouver toutes ses facultés suite à un AVC. Un récit poignant qui ne vous laissera pas insensibles.
 
 
Février 2017, Bruno est journaliste à Radio France, il est passionné par son travail, hyperactif et toujours parti aux quatre coins du monde pour couvrir l’actualité. Mais un soir, après être rentré à vélo, Bruno est victime d’un malaise dans son appartement. Il tombe lourdement sur le sol, conscient mais dans l’incapacité de se relever, son corps ne lui répondant plus. Avec effort, il arrive à attraper non sans mal son téléphone portable glissé dans la poche de son pantalon. Il contacte sa femme mais il lui est impossible de prononcer le moindre mot, seulement quelques cris de douleur. Sa femme Galina se rend compte qu’il se passe quelque chose d’anormal et prévient les secours. De longues minutes passent pendant lesquelles Bruno à peur. Il reste allongé sur le sol en attendant que les pompiers viennent le secourir et l’amènent à l’hôpital. Le réveil est douloureux à l’hôpital de Suresnes. Bruno se rend compte qu’il n’a pas retrouvé la parole et qu’aucun de ses membres ne lui répond, surtout du côté droit. Commencent alors de longs mois d’hospitalisation et de rééducation pour surmonter cet AVC.
 
 
Cette histoire n’est pas une fiction. Le journaliste Bruno Cadène qui a été envoyé spécial à Moscou avant de revenir en France comme grand reporter sur France culture à partir de 2014, raconte à travers cette Bande Dessinée sa propre histoire. Victime d’un AVC, l’homme au micro raconte, en compagnie du scénariste Xavier Bétaucourt, le dur parcours d’un homme qui doit travailler au quotidien les gestes que nous faisons naturellement tous les jours et ceci afin de retrouver son autonomie.
 

Le lecteur se retrouve ainsi engagé auprès de Bruno à le suivre dans toutes ses actions sans savoir si ce dernier va pouvoir revenir à une vie « normale ». Pour cet homme habitué à prendre la parole, le choc est psychologiquement dur à surmonter, il entend les personnes, raisonne mais il est dans l’incapacité de pouvoir parler. Le lecteur est tellement envoûté par l’histoire qu’il se retrouve dans une situation où il voudrait aider Bruno mais se trouve impuissant à l’image de sa famille. Je ne sais pas si tous les cas d’AVC suivent le même parcours, mais dans le cas de Bruno, nous noterons la patience et la persévérance de l’homme à travailler sa rééducation à travers les séances de kiné, de psy et où chaque mot prononcé, chaque objet déplacé devient une victoire. Nous noterons également le courage de sa famille, de sa femme qui l’a soutenu dès les premiers jours et sans qui Bruno aurait sûrement sombré.
Au-delà de la personnalité du protagoniste et du sujet, ce récit est admirablement construit, le découpage est compréhensible et l’histoire est accompagnée par le dessin simple et efficace de Olivier Perret (à qui nous devons également « Quelques jours à vivre »).
En quelques mots, cette histoire est dure, réelle et touchante, une lecture qui ne vous laissera pas indifférents et une expérience que l’on ne souhaite à personne.

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