The Infinite Loop T02 La lutte
Acheter sur BD FugueScénario : Pierrick Colinet
Dessin et couleurs : Elsa Charretier
Deuxième tome d'une série engagée, sachant prôner la tolérance et la liberté sans faire de grands discours moralisateurs, mais plutôt en nous racontant une belle histoire d'amour. Un comics à mettre entre toutes les mains.
On retrouve au début de cet album notre Teddy, correctrice d'anomalie temporelle en rupture avec son agence, déterminée à retrouver Ano, son grand amour. Cela s'annonce difficile car Ano qui est elle-même une anomalie a été « corrigée » à la fin du tome 1. Pour avoir une chance de la revoir, Teddy devra affronter son ancienne agence et réussir à aller au bout de la boucle infinie...
Les puristes de la science-fiction pourront sans doute trouver à redire sur l'utilisation des concepts spatio-temporels mais ce serait une erreur d'appréciation. Le contexte de science-fiction n'est ici qu'un outil pour servir la métaphore du récit : le droit à la différence, dont l'incarnation se fait dans l'histoire d'amour homosexuel entre Teddy et Ano mais qui est tout aussi valable pour toutes les minorités opprimées ne correspondant pas aux critères de normalité de la majorité conservatrice occidentale (pour qui il faut être un homme, blanc, chrétien, hétéro). Si le propos de Pierrick Colinet est encore nécessaire de nos jours, et même indispensable quand on voit que les préjugés et l'intolérance peuvent resurgir à tout moment (comme l'a montré le succès de la Manif pour tous...), on peut regretter que le fond empiète parfois sur l'histoire elle-même et que cette dernière n'est pas aussi limpide et prenante que dans le premier tome, laissant parfois le lecteur un peu perdu au milieu de toutes ces circonvolutions temporelles et dimensionnelles.
Le dessin d'Elsa Charretier est toujours aussi agréable, dans un style épuré avec de belles couleurs. La traversée des distorsions temporelles lui permet d'expérimenter de multiples mises en pages et cadrages rivalisant d'originalité. Un vrai régal à découvrir. Comme quoi, la liberté défendue par l'histoire est aussi revendiquée au niveau du dessin !
Christophe
Chroniqueur
La Bande Du 9